Rapport sur la séance de discussion sous le thème : « le Sahel et l’Organisation de l’Etat Islamique : Etendue de l’existence et type de dangers »


Rapport sur une séance de discussion sous le thème « le Sahel et l’Organisation de l’Etat Islamique : Etendue de l’existence et type de dangers »
Nouakchott, le 10/06/2015 : Centre de Formation et d’Echange à Distance – Palais des Congrès.
Experts : l’Organisation de l’Etat Islamique (EIL) dans les sociétés locales accentuera leurs dangers.

Un grand nombre d’experts et de chercheurs stratégiques affirment que le danger d’expansion de l’Organisation de l’Etat Islamique dans la zone du Sahel s’intensifiera dans la mesure où cette organisation aura réussi à infiltrer les sociétés locales pour y couver de l’influence et accumuler des forces, notamment parmi les couches socialement vulnérables. D’autres experts considèrent que l’EIL n’est pas encore ancrée dans la zone du Sahel du fait de sa concurrence avec d’autres organisations plus anciennes et soulignent la tendance de plusieurs groupes jihadistes à migrer vers des franchises locales et ethniques dans leurs revendications et analyses.
Plusieurs chercheurs ont souligné, au cours de la séance de discussion, ce qu’ils ont qualifié de réussite des mouvements jihadistes, à infiltrer de nouvelles composantes ethniques du Sahel, restées, longtemps, hors de leur influence, comme la communauté des Peuls dans la zone nord du Mali qui se retrouve, avec son propre groupe, dénommé «Mouvement de libération du Macina» ; l’infiltration de ces organisations, dans le groupe des Peuls intervient après leur ancrage parmi les populations arabes et touarègues existants. L’adhésion éventuelle à l’Organisation de l’Etat Islamique constituera un danger pour toute la zone et particulièrement à l’heure de la complémentarité empirique, du discours de l’organisation, de l’obscurantisme de ses objectifs et de la concentration de ses forces sur l’objectif de la destruction .
Certains chercheurs ont souligné que la première infiltration des ethnies africaines noires, par ces groupes jihadistes, s’opérait par le biais de la dénomination : « Ehl Sunna, la Daawa et le jidad au Nigeria» connue médiatiquement sous le nom de « Boukou Haram», composée en grande partie de l’ethnie peulh et de HAOUSSA.

Le cadre local handicap à l’Organisation de l’Etat
Les chercheurs n’ont pas omis de souligner que le caractère local et sectaire de ces groupes – particulièrement au nord du Mali – peut constituer un obstacle devant le parachèvement de l’appartenance de ces mouvements à l’EIL et leur adhésion à ses objectifs. Dans la dynamique de ces mouvements s’interpénètrent, le principe et l’Intérêt, l’idéologie et la tribu, l’international et le local. Des divergences en ont résulté et failli apparaitre – entre l’Alqaida au Maghreb islamique (AQMI) et le groupe Ansar Dine, au moment de leur domination du nord du Mali , suite au désaccord de points de vue sur le concept même de la frontière ; AQMI en refuse la reconnaissance et considère sa position idéologique au moment où elle la respecte, par son caractère et sa prise en compte de la situation qui prévaut dans la Zone
Pour certains experts, pallier aux injustices vécues par les communautés autochtones et le développement de leurs zones peut arrêter l’infiltration des organisations jihadistes ; à contrario, l’accroissement de l’oppression et de l’exclusion et l’ignorance de celle-ci par le monde facilitent l’implantation des organisations extrémistes, au sein populations convaincues d’être abandonnées à leur sort.
Relever le défi de la course à la Khilafa
Les chercheurs ont axé leur démonstrations sur la polarisation provoqué par l’Organisation de l’Etat islamique, au sein des groupes jihadistes, après son annonce d « AlKhalifat » en réponse à la tentative, par l’Emir d’AQMI, Eymen Dawahiri qui voudrait tirer le tapis sous les pieds de l’EIL, au profit du front Nouussra en Syrie. L’annonce d’Alkhilafa par l’EIL constitue une source d’attrait et de motivation, chez les candidats au Jihad.
Par cette annonce, l’EIL a pris le pas sur toutes les autres franchises de l’internationale jihadiste, surtout auprès des jeunes dynamiques qui trouvaient, long, le délai d’attente de l’annonce d’Alkhilafa ; certains d’entre eux soupçonnent même les dirigeants d’AQMI de l’avoir retardée.
Les experts ont considéré, au cours de leurs discussions, que l’Organisation de l’Etat Islamique a réalisé d’importants acquis à travers l’annonce de la Khilafa ; ainsi s’assure-t-elle une meilleure capacité de séduction auprès de milliers de jeunes, dévoués, tout en suscitant des débats ou des divergences au sein des groupes jihadistes concurrents, sur la légitimité du projet d’Etat islamique et la position légale à son égard. L’occasion est alors donnée, à la nouvelle direction, de dépasser plusieurs personnalités ressources dans le domaine du Jihad, au point de les neutraliser par une classification au titre des organisations ennemies, voire la stigmatisation par l’excommunication (Takfir).
Le Centre et les parties
Les chercheurs ont vu que l’EIL se focalise, jusqu’ici, au niveau de la Syrie l’Irak et l’Orient en général. L’espace du Sahel – ne se transformera en une zone d’attraction jihadiste qu’après une pression sur le Centre de commandement et de décision, voir sa destruction, à l’exemple d’Al Qaida, en Afghanistan ; l’influence subséquente, au Maghreb et dans la péninsule arabique (Yémen par exemple) résulte de cette déstructuration du noyau.
A ce moment-là, l’Ei il opérera extension similaire, vers les marges et les extrémités.
Economie du crime
Les chercheurs ont évoqué ce qu’ils ont qualifié de « propagation de l’économie du crime » dans la zone du Sahel, considérant que les auteurs sont mieux servis par l’insécurité et l’absence d’un Etat central capable d’imposer la loi et de mettre en œuvre une barrière douanière, de nature à limiter leurs activités dans la zone.
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L’un des chercheurs a estimé que le nombre de personnes, impliquées d’une manière directe dans l’économie du crime (vente de stupéfiants, d’armes et de cigarettes), à environ 20 à 30 mille, seulement au nord du Mali ; l’évaluation souligne la nécessité de prendre en considération cet aspect mercantile dans toute réponse aux défis sécuritaires dans la zone.
Liste des participants à la séance :
1. Mohamed Abba El JEILANY, Président du Centre du Sahel pour l’Expertise et le Conseil
2. Dr Mohamed Ould Sid’Ahmed Vall : Président du Centre « Mebdeh »
3. Mohamed Mahmoud Abu El Maali : Ecrivain et expert dans les questions des groupes jihadistes
4. Mohamed Raji : du Centre Al Jasera pour les Etudes
5. Abdellahi Mamadou Ba : Académicien et Chercheur Stratégique
6. Moussa Ould Hamed :Ecrivain journaliste et Expert de la zone du Sahel
7. Moctar Ould Dahi : Diplomate Mauritanien
8. Dr Mohamed Mahmoud Sedigh : Président du Centre Mauritanien d’Etudes et de Recherches Stratégiques
9. Mohamed El Hafedh El Ghabed : Ecrivain journaliste et chercheur dans le domaine des Mouvements Islamiques
10. Ahmed Mohamed El Moustapha : Chercheur dans le domaine des mouvements armés dans le Sahel et le Sahara
11. Dr Mohamed El Mehdi Ould Mohamed El Bechir : Chercheur dans le domaine de la Pensée Islamique
12.Chenouve Ould Maloukiv : Directeur du site électronique Twarry
13. El Haiba Cheikh Sidaty : Directeur du site El Akhbaar
14. Ahmed Lemine – Correspondant d’AL Jasera Net
Centre du Sahel pour l’Expertise et le Conseil

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